un changement radical et étrange qui me fait sourire, souvent

je suis dans la période un peu étrange de cette aventure. j'imagine qu'il y en aura d'autres à venir, mais après plus de deux semaines à calculer mon ovulation et m'enfermer dans la chambre avec mon Aussie, mes règles ont (un tout petit peu) de retard. Flo me crie de faire un test.

mon bas ventre me fait sentir qu'il se passe quelque chose, mais j'essaie de me dire que tout peut très bien déboucher sur mes règles. et c'est ok. je fêterai leur arrivée avec un bon verre de vin (ou deux).

— j'ai décidé de célébrer aussi mes règles. —

parce que mes règles sont tout autant à chérir qu'une possible grossesse. mes règles sont le signe que mon appareil utérin fonctionne correctement, que mon corps fait son job.* après des années à m'en débarrasser et à en être acclamée - "oh quelle chance !" "moi non plus je les ai pas, quel bonheur !" - j'ai appris à les apprécier, pour tout ce qu'elles font pour moi et pour le miracle qu'elles représentent, tout autant qu'une fécondation.

loin de moi l'idée de faire de l'essentialisme, mais renouer des liens avec mes règles m'a rapprochée de ma féminité, m'a reconnectée au pouvoir que je tiens au creux de moi (un jour, on parlera du terme anglais "womb"). j'ai beaucoup aimé faire de ce moment inconfortable et peu ragoutant aux yeux du monde une force, comme un rébellion intrinsèque. ouais, je saigne. c'est mon pouvoir.

en attendant, moi qui, jadis, manifestais un papier toilette tâché de rouge les mois où mon cycle tardait à venir, aujourd'hui je prie pour qu'il reste blanc. un changement radical et étrange qui me fait sourire, souvent. 


*évidemment, je sais que ce sentiment n'est pas unanime et que pour certain.es, l'arrivée des règles signifie douleurs, handicap et profonds sentiments négatifs. j'ai de la chance d'avoir un cycle relativement facile, je parle depuis cette position privilégiée.

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