échographies

une pratique répandue, automatique... précise et sans danger ?


c'est souvent la manière dont on apprend une grossesse – un petit tas de cellules floues sur un fond noir. la personne qui présente fièrement l'intérieur de son utérus pointera peut-être un pied ici, une main là, vous essaierez sûrement de deviner un appareil génital ou un profil qui vous fera dire "il ressemble déjà à [insérer un des deux parents] !" 

pour toute personne qui découvre sa grossesse, les échographies sont autant d'opportunités de voir bébé, de se rassurer, peut-être, de "vérifier que tout va bien" ou encore de permettre au parent qui ne porte pas l'enfant de voir la vie se développer au creux du ventre de sa personne préférée.

de manière générale, les échographies ne sont pas questionnées, elles font partie du protocole de grossesse, elles sont ancrées dans les routines prénatales et sont presque gages que cet être est bien vivant, avant son arrivée au monde.

pourtant, cette pratique est relativement récente et a prouvé à maintes reprises qu'elle n'était pas toujours exacte. diagnostiques faussés, calculs approximatifs... sans mentionner les risques de la pratique en elle-même.

attention : cet article aborde des sujets sensibles tels que le décès périnatal et l’avortement.

qu'est-ce que c'est, au juste, une échographie ?

le larousse médical nous indique qu’une échographie est une “technique d'imagerie médicale utilisant les ultrasons (…) qui traversent les organes et sont en partie réfléchis quand ils rencontrent une modification de la densité des tissus” et qui “donnent des images anatomiques en deux dimensions”.

il existe plusieurs types d'échographies et durant la grossesse, les échographies pelvienne et endovaginale explorent respectivement le petit bassin, les voies génitales et le rectum + l'utérus et les ovaires.

les échographies peuvent servir à détecter une fausse couche ou une grossesse extra-utérine, mesurer la taille du bébé, confirmer sa position ou s’il s’est niché au creux du ventre seul ou à plusieurs ! en début de grossesse, une échographie peut également estimer une date “terme” à laquelle le bébé est supposé naître (ces dates apportent aussi leur lot de problèmes, mais c’est un sujet que j’aborderai plus tard). enfin, certaines échos “de confort” peuvent être réalisées pour le plaisir de voir bébé.

dans une étude sur la vision des sage-femmes sur les échographies, beaucoup insistent sur le bénéfice de ces examens pour les femmes à l’historique compliqué (fausse couche, mort d’un nouveau-né), pour lesquelles l’apaisement de l’anxiété lié à la perte de leur bébé est crucial. en revanche, les sage-femmes pointent du doigt le lien entre échographies et surmédicalisation de la grossesse : “d’un événement naturel et un peu mystérieux, on passe à des grossesses hautement contrôlées, surveillées et souvent sujettes à de nombreuses interventions”.

“souvent, les parents pensent à l’échographie comme une photo de leur foetus,
mais pas plus loin”

une pratique sans risques…

selon Dr sarah buckley, on ne sait tout simplement pas si les échographies sont sans danger. on manque cruellement d’études récentes qui démontrent les potentiels effets néfastes de cette technologie. une étude suédoise datant des années 80 a comparé près de 9000 enfants et a trouvé une corrélation entre l’utilisation d’échographies pendant leur gestation et le fait que les enfants soient gauchers. être gaucher.e n’est pas une tare ou une anomalie, on est d’accord, mais ces résultats pourraient suggérer un impact des échographies sur le cerveau. il faut d’ailleurs garder en tête que les machines de l’époque était 10 à 20 fois moins puissantes qu’aujourd’hui et la durée d’une échographie était de 3 minutes, contre 20 à 30 minutes (ou plus !) de nos jours.

pour ce qui est des échographies “Doppler”, qui permettent de voir et entendre les flux sanguins notamment, les expositions aux ultrasons sont constantes et auraient le pouvoir de générer plus de chaleur encore que les ultrasons pulsés des échographies — jusqu’à 5.8°C quand la limite devrait être de 2.5°C.

les ultrasons d’une échographie sont équivalents à 84db, soit aussi forts qu’un train qui entre en gare à 15 mètres de vous.

vous avez aussi déjà dû entendre la phrase “ce bébé est très agité, il bouge bien !” ou bien “il ne veut pas se montrer aujourd’hui, iel est timide !” dès que l’écran affiche votre progéniture. ce que vous avez pris pour une indication positive ou un trait de caractère en devenir pourrait en fait être le résultat d’un bébé qui tente de se protéger du volume élevé auquel les ultrasons l’exposent. des chercheurs ont placé un micro proche du sac amniotique pendant une échographie et ont enregistré des sons jusqu’à 84db notez encore une fois que cette étude date de 1996, on peut donc penser que de nos jours, c’est pire encore. pour référence, 84db, ça correspond à un train qui entre en gare à 15 mètres de vous, un blender ou encore une rue à fort traffic. bruit parif indique qu’à partir de 80db, le seuil de risque auditif est atteint.

en ce qui concerne les échographies 3D et 4d, qui n’ont pour but que de “rencontrer bébé avant la naissance” (et ont souvent l’air franchement flippantes), elles ont été critiquées et considérées comme “potentiellement dangereuses” par plusieurs instituts et comités médicaux spécialisés dans les imageries à ultrasons, ainsi que la fameuse food and drug admnistration américaine.

…et 100% précise ?

les échographies de routine (c’est-à-dire un examen réalisé sans réelle raison autre que “vérifier que tout va bien”) ont pour intérêt premier de détecter de potentielles anomalies chez bébé. environ 1 bébé sur 50 aura une anomalie significative à la naissance et les échographies ne peuvent en détecter environ que la moitié - autour d’1 sur 100 cas. même les sonographes les plus expérimentés peuvent manquer jusqu’à 40% des anomalies présentes.

pour les personnes obèses, les échographies ont d’autant plus de risques de mener à de faux diagnostiques et par la suite, un nombre croissant d’interventions.

le test de clarté nucale, au cours duquel l’épaisseur du cou de bébé est calculé pour définir un potentiel risque de trisomie 21, est une récente addition à l’utilisation des échographies. si le risque est de 1 sur 250 à 300, d’autres tests sont faits pour confirmer ou infirmer le diagnostique. sur 20 bébés diagnostiqués “haut risque” lors du test de la clarté nucale, 19 ne seront pas trisomiques. en attendant, les parents se seront fait du mouron pendant plusieurs jours, voire semaines, en attendant un diagnostique final. à l’inverse, tous les tests de clarté nucale ne détectent pas les risques de trisomie 21.

les conséquences de la détection d’un problème

outre le manque d’informations sur les potentiels risques des échographies, les futurs parents ne sont en aucun cas préparés à l’annonce d’une anomalie, d’une mauvaise nouvelle, de quelque chose qui ne va pas avec bébé. et les conséquences de ces annonces malheureuses peuvent se révéler extrêmement douloureuses et traumatisantes.

si l’avortement n’est pas une option, alors les parents vivront les derniers mois de grossesse (voire sa majorité) dans un état de choc et de tristesse qui gâchera leur expérience. si l’avortement est choisi à la suite de la découverte d’une anomalie, ce sera à contre-coeur (car, rappel, il n’y a pas d’avortement “de confort”), avec beaucoup de douleur et de culpabilité qui leur vaudront de se sentir isolé.es. tout ça sans oublier le risque des diagnostiques faussés évoqués plus haut.

plus difficile encore, plusieurs études indiquent que les personnes ayant choisi l’avortement à la suite de la découverte d’une anomalie fatale chez leur foetus ne “s’en sortaient pas mieux psychologiquement” que les personnes ayant perdu leur bébé à la naissance des mêmes anomalies fatales. dans certains cas, l’inverse est même vrai.

et maintenant, je fais quoi, moi ?

il est normal de ressentir de la résistance et un peu de désespoir face à ce genre d’informations. d’un côté, les échographies sont tellement ancrées dans notre société qu’elles nous paraissent normales et sans danger. en réalité, elles regorgent d’imperfections et de risques dont nous ne sommes pas correctement informé.Es. et c’est là, selon moi, le gros du problème de beaucoup d’interventions médicales autour de la grossesse et de l’accouchement.

“mon bébé ne va bien et n’existe que si un expert externe me le confirme”

dans un esprit plus spirituel, un autre problème de ce genre de pratiques, c’est le remplacement de l’instinct maternel par la médicalisation et le “culte de l’expert”. cela peut avoir un impact important sur la relation organique et charnelle entre une personne enceinte et son bébé et entacher le savoir profond et intuitif de son propre corps.

La méthode b.R.A.I.N.

peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette méthode qui aide à la prise de décision. “b.r.a.i.n.”, littéralement “cerveau”, est un acronyme anglais que l’on pourrait traduire par :

  • bénéfices — quels sont les bénéfices à faire ce choix ? pour moi, pour les autres ?

  • risques — quels sont les risques associés à ce choix ? pour moi, pour les autres ?

  • alternatives — quelles alternatives à ce choix s’offrent à moi sur le court et long terme ? sont-elles intéressantes, inquiétantes ?

  • intuition — que me dit mon intuition à propos de ce choix et ses alternatives ? vers quoi suis-je en train de me tourner, naturellement ?

  • ne rien faire ou next — est-ce que ne pas agir sur cette décision pour le moment est envisageable ? est-ce que j’ai besoin de plus de temps ? quelles sont mes options pour l’avenir, si je choisis une ou l’autre option ?

répondez à ces questions le plus sincèrement et honnêtement possible, aidez-vous de données scientifiques pour les deux premiers si besoin, prenez le temps de vous écouter pour le “i” et explorer toutes les options pour le “a” et le “n”. impliquez votre partenaire ou non.

téléchargez le freebie “la méthode B.R.A.I.N.”

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faites des choix informés, conscients et qui vous ressemblent.